Pays rattachés

Introduction

Pays rattachés

L’euro a été un des enjeux majeurs de la construction européenne. Sa réussite était conditionnée par une répartition claire des tâches entre les différents acteurs institutionnels.

Les 27 pays de l’Union Européenne
  • La Grande-Bretagne n’a pas participé au Traité de Maastricht
  • Le Danemark bénéficie d’une clause d’exclusion (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’adhésion ultérieure)
  • Douze pays ont introduit l’euro au 1er janvier 2002
  • La Slovénie l’a fait (13ème pays) en janvier 2007
  • Chypre et Malte (14ème et 15ème) en janvier 2008
  • la Slovaquie (16ème) en janvier 2009
  • l’Estonie (17ème) en janvier 2011
  • Les neuf pays restants (Bulgarie, Lituanie, Lettonie, Hongrie, Slovaquie, Pologne, Suède, République Tchèque, Roumanie) sont tous engagés par leur Traité d’adhésion à rejoindre l’euro
  • La Suède est en quelque sorte « en infraction »

Les prochaines introductions seront sans doute les deux états « baltes » restants, ou pourquoi pas le Danemark si un referendum lève les clauses « opt out »…

Les Etats non membres de l’UE ayant l’euro comme devise

Deux groupes de pays sont dans ce cas :

  • Les États bénéficiant d’une association privilégiée

 

-Ces « micro-états », enclavés dans des États membres, sont liés de façon très étroite à l’économie de l’UE. Deux sont en Italie (Vatican et Saint Marin), le troisième en France (Monaco). Ces pays ayant vu leur monnaie précédente (lire, franc français) disparaître ont adopté l’euro « de facto», mais aussi « de jure », du fait d’accords spécifiques conclus avec l’Italie et la France leur conférant des droits d’émission particuliers.Ainsi semble-t-il intéressant de donner quelques indications sur ces pays et sur leur politique vis-à-vis de l’émission de pièces (aucun ne peut émettre de billets). Nous y consacrerons une partie de cette rubrique.

  • Les États utilisant l’euro sans droits particuliers
  • Trois situations différentes pour trois États européens :
    1. Andorre, qui pourrait être identifié aux pays précédents, a reçu l’euro comme auparavant la peseta et le franc. C’est une adoption « de facto» et non « de jure », en l’absence d’accords spécifiques. Cette situation va changer, et l’intégrer au groupe ci-dessus, pour la plus grande joie des collectionneurs.
    2. Le Monténégro, nouvellement indépendant, a choisi « unilatéralement » l’euro comme devise. Son intégration ultérieure dépendra de son admission dans l’UE, ainsi que du respect des critères. C’est le seul pays ayant adopté l’euro unilatéralement, ce que l’UE ne souhaite pas voir se reproduire.
    3. Le Kosovo, république de l’Europe du Sud dont l’indépendance proclamée en 2008 est reconnue par de très nombreux pays (dont la France). C’est une adoption « de facto» et non « de jure », car après les interventions militaires, c’est le Deutschemark qui avait été choisi comme monnaie, remplacé ensuite par l’euro.
    Nous consacrerons à ces pays la seconde partie de cette rubrique.

    Rappel : Conditions et modalités d’introduction de l’euro

    L’UE a tiré des enseignements de la première introduction au moins sur les points suivants :

    • instituer une période de convergence beaucoup plus contraignante que le SME, dont on pouvait entrer ou sortir à sa guise ; le nouveau mécanisme, appelé MCE II (Mécanisme de Change Européen), ou en anglais ERM II (Exchange Rate Mechanism), ne souffre pas de ces approximations. Lorsqu’un État y adhère, sa parité pivot par rapport à l’Euro est fixée (laquelle a pour vocation à devenir, sauf incident, la parité définitive et irrévocable lors de l’introduction) ; la fluctuation ne peut excéder +/- 15%, mais peut, selon l’économie du pays, aller jusqu’à 0 % de variation (cas de Malte en particulier)
    • Instituer une surveillance économique par le biais de « rapports de convergence », tous les ans ou tous les deux ans, des nouveaux candidats
    • Raccourcir la période de préparation, trois ans ayant semblé bien trop long (d’ailleurs, deux ans ont suffi à la Grèce). 
    Il faut aussi noter :
    • inciter à une courte période de double circulation, voire au modèle allemand sans double circulation (ce choix avait suscité l’incrédulité de ses partenaires, en particulier à cause de l’énorme masse monétaire en cause, mais s’est révélée un grand succès, évitant surtout le problème de la « double caisse » aux commerçants) ; les plans connus à ce jour prévoient une introduction de l’Euro simultanément au retrait des monnaies nationales en Estonie, deux semaines de double circulation en Lituanie (non communiqué en Lettonie)
    • une application très rigoureuse des critères de Maastricht pour les nouveaux venus
    • L’accent mis sur la communication vis-à-vis du public

    En effet, un pays candidat doit satisfaire à cinq critères :

    • Une participation durant deux ans à MCE II en ayant démontré la stabilité monétaire

    Les quatre autres critères sont ceux de Maastricht :

    • Déficit public inférieur à 3 % du PIB
    • Dette publique inférieur à 60 % du PIB
    • Inflation inférieure à la moyenne des trois meilleurs pays UE + 1,5 %
    • Taux d’intérêt à long terme inférieur à la moyenne des trois meilleurs pays UE + 2 %

    On notera que les deux premiers critères ne sont pas appréciés dans l’absolu, mais plutôt en tendance ; ainsi, la dette publique de Chypre est de 72 %, supérieure donc à l’objectif de 60 % du PIB, mais les rapports de convergence de la BCE montrent que ce pays diminue régulièrement sa dette et devrait atteindre l’objectif. Ce ne sera donc pas un obstacle à la qualification de ce pays. Cependant, les autres critères doivent être respectés strictement, comme le montre (jusqu’à l’absurde) le rejet de l’introduction lituanienne pour 0,1 point d’inflation.

    En cas de succès, l’Euro peut être introduit dans les six mois.

    BIBLIOGRAPHIE ET LIENS

    • Pour une connaissance des pays et des peuples, les indispensables Atlas des Peuples d’Europe Centrale (tous les nouveaux pays à l’exception de Malte) et Atlas des Peuples d’Europe Occidentale de A. et J. Sellier Editions La Découverte, d’une extrême clarté
    • Pour une vue synthétique de la construction européenne : L’Europe, 25 pays une histoire publiée par Librio et Le Monde ; toujours excellent et richement illustré L’Europe, petite histoire d’une grande idée, de B. Angel et J. Lafitte, éditions Découvertes Gallimard
    • Plus fouillés pour des chiffres et statistiques : L’opinion européenne en 2006, sous la direction de D. Paillé, La Table Ronde – Fondation Robert Schuman ; très pédagogique avec ses fiches : Enjeux et rouages de l’Europe actuelle, enseignement supérieur Foucher, LMD collection
    • Egalement, Où va l’Europe de Ph. Moreau Defarges Edition Eyrolles, ainsi que Une Europe en crise ? de J-F Drevet, Dossier N° 8052 – La documentation Française
    • Wikipedia : des pages toujours actualisées sur chaque pays
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